Il est loin le temps où iRobot régnait en maître sur le marché des robots aspirateurs. Roborock, Neato, Ecovacs sont autant de concurrents qui lui taillent des croupières à coup de produits aussi performants qu’intelligents, et surtout moins coûteux. L’américain riposte avec le Roomba i3+, qui veut allier le confort qu’apporte une base aspirante à un prix contenu. Reste à voir si cela suffira à éclipser la concurrence.
Pour se différencier sur le marché des aspirateurs robots, les constructeurs misent en général sur la puissance d’aspiration et surtout sur les technologies de cartographie. iRobot en est l’un des leaders, mais avec son Roomba i3+, l’américain a décidé de miser sur une fonction qu’il fut longtemps le seul à proposer, la Clean Base. Ainsi, cette dernière ne sert pas uniquement à recharger son robot, elle vidange automatiquement son bac à poussière.
Déjà éprouvé sur les plus onéreux Roomba i7+ et S9+, l’atout phare de la marque arrive sur un modèle qui se veut plus abordable. Une façon aussi de se positionner face à une concurrence agressive en matière de prix, tel le Roborock S6 MaxV, avec un produit qui se veut complet. Verdict après plusieurs semaines d’utilisation.
Modèle | iRobot Roomba i3+ |
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Détection des obstacles | Oui |
Compatible Google Home | Oui |
Poids | 3374.73 grammes |
Couleur | Noir |
Dimensions | 336.80 x 91.44 x 336.80mm |
Fiche produit |
Ce test a été réalisé à partir d’un produit prêté par la marque.
Si iRobot a opté pour un design en demi-cercle inspiré des robots Neato pour son dernier haut de gamme le S9+, avec le i3+, la marque revient aux sources avec un produit rond de 34,2 cm de diamètre pour 9,25 cm de hauteur. Première remarque, il risque d’avoir quelques difficultés à passer sous de nombreux meubles, à moins de les rehausser avec des cales. Les maniaques de la poussière cachée risquent donc de mal le vivre.
Concernant la finition, nous sommes face à un produit robuste, au plastique de qualité et qui évite le piège des surfaces glossy. Ces dernières ont la fâcheuse habitude de capturer la poussière qui se pose dessus, tout comme les traces de doigts. Rien de cela avec le i3+ qui se compose sur sa surface supérieure d’un centre en plastique gris mat, cerclé d’un revêtement « effet » tissu tressé très réussi, qui rehausse l’aspect premium du produit. Un simple passage de chiffon suffira pour le rendre propre comme un sou neuf.
Nous avons accès à trois boutons physiques. Appuyer sur le plus gros au centre (Clean) permet de lancer manuellement un cycle d’aspiration. Il est rétroéclairé en blanc quand il travaille, en bleu quand il vide son bac à poussière et passe au rouge en cas de problème technique. À sa gauche se trouve le bouton Home, pour le faire rentrer à sa base sans passer par l’application, et à sa droite, le bouton Spot pour lancer une aspiration ciblée.
En le retournant, nous découvrons que son système de brosses est identique à celui du Roomba i7+, ce qui est une excellente chose. Ainsi, nous avons en haut à gauche une brosse latérale qui attire les poussières et débris vers les deux brosses centrales. Ces dernières sont en caoutchouc flexible et leur efficacité n’est plus à prouver quand il s’agit d’attraper les saletés.
Certes, les cheveux longs, les ficelles peuvent s’enrouler autour et donc limiter leur efficacité. Mais ce phénomène est bien moins important qu’avec les modèles lancés il y a encore 4 à 5 ans. Ensuite, on trouve une petite roue à l’avant qui va contrôler la direction, puis les deux roues principales au centre qui sont de très bonne qualité et robustes. Elles s’adaptent à tous les types de sols et peuvent même passer des obstacles de petite hauteur (1 à 2 cm maximum).
Terminons par le bac à poussière de 0,4 L qui est doté d’un filtre qui capture selon le constructeur 99 % des moisissures, pollens, acariens et allergènes.
Le Roomba i3+ est donc livré avec sa Clean Base, identique à celle des Roomba i7+ et S9. Pour une fois, iRobot la fait donc descendre sur un modèle moins cher et c’est une bonne initiative. Elle sert évidemment à recharger le robot, mais surtout, à chaque fin de cycle de nettoyage, elle aspire littéralement le contenu du bac à poussière. Celui-ci est alors stocké dans un sac d’une capacité de 0,7 l, soit 30 cycles d’aspiration selon le constructeur. Mais à l’usage, nous sommes plus proches des 20 à 25 cycles, voire moins si vous avez une famille nombreuse et/ou des animaux.
Le processus est très efficace et le bac à poussière se vide sans problème, sauf si de gros débris, comme une pièce de Lego, bloquent l’aspiration.
Il y a deux choses qui peuvent contrarier les utilisateurs : premièrement, ses dimensions. Avec 30,1 x 38,4 cm et surtout 48 cm de hauteur, il est impossible de cacher le couple aspirateur + base sous une bibliothèque par exemple. Il faut donc bien penser à son installation afin de ne pas nuire à l’esthétique de votre intérieur. Un cellier, un placard toujours ouvert peuvent être une solution discrète. Le second défaut est son bruit conséquent en fonctionnement. Ainsi, à 5 cm la pollution sonore atteint les 71 dB, 50-55 dB à 2 mètres et 49 dB dans une pièce adjacente. La durée excède rarement les 15 à 30 secondes, mais cela réveillera facilement un bébé qui dort ou vous sortira de votre sieste dominicale.
Passons maintenant aux technologies embarquées et il faut admettre que nous avons été un peu déçu pour un produit à près de 700 euros. En effet, ici pas de télémètre laser ni de caméra pour obtenir une cartographie complète et ainsi optimiser l’efficacité des cycles d’aspiration. Attention, ce robot n’est pas non plus aveugle. Ainsi, au niveau du pare-choc en plus des deux bumpers à l’avant qui aident à éviter les collisions frontales, iRobot a ajouté deux bumpers supplémentaires sur le dessus qui détectent quand l’appareil passe sous un meuble trop bas pour lui. La pression exercée sur le haut arrêtera le robot qui se retournera pour continuer son office ailleurs.
Sous le robot, nous avons un capteur optique de suivi de sol (en haut à droite) qui stabilise la trajectoire et permet au produit de s’adapter aux variations de dénivelé du sol. Au niveau des roues, des capteurs odométriques évaluent en temps réel la position du robot à partir de la mesure de la distance parcourue. Un gyroscope intégré permet à ce Roomba de mesurer la « forme » de certains obstacles comme les coins et les murs droits pour l’aider à se repérer dans l’espace, là où un i7+ utilise des repères visuels via sa caméra. Cela explique les talents du i3+ pour se positionner dans l’espace sans aide optique, mais sans doute aussi sa moindre efficacité sur les plinthes et angles comme nous le verrons plus bas.
L’ensemble de ces capteurs assurent des déplacements en ligne droite et en zigzag efficace. Lors de chaque cycle, le robot enregistre ses déplacements, ce qui lui permet de retourner à sa Clean Base sans se perdre. Toutefois, privilégier cette dernière fonction plutôt que la technologie laser et les caméras est un choix audacieux, alors que la concurrence soigne justement ces deux derniers points.
L’application iRobot est un exemple d’ergonomie. Commençons par l’installation et la configuration qui sont d’une rare simplicité. Il suffit de préciser le réseau Wi-Fi que vous utilisez, d’entrer le mot de passe et l’app se charge de toute la configuration réseau automatiquement. Vous aurez à peine le temps de vous faire un café que l’opération sera terminée. Sur iOS comme sur Android, elle a été repensée l’année dernière pour offrir une interface plus claire et intuitive. Elle est très puissante, mais pour le Roomba i3+, ses fonctionnalités sont plus limitées qu’avec un i7+ par exemple.
iRobot HOME
L’absence de cartographie explique notamment cela. Il n’est ainsi pas possible de programmer des cycles précis en ciblant les pièces une par une. En appuyant sur Nouvelle Tâche, vous ne pouvez que paramétrer la durée de la session (15, 30, 45 minutes ou jusqu’à épuisement de la batterie).
Sous l’image du robot se trouve une ligne Favoris qui permet de lancer automatiquement vos cycles préférés. Vous souhaitez un nettoyage en profondeur ou juste rapide ? Appuyez sur le raccourci que vous aurez enregistré et nommé. Attention à ce dernier point, car le Roomba i3+ a le bon goût d’être compatible avec Alexa et Google Assistant. De votre douce voix, vous pourrez lancer un cycle si vous êtes équipé d’enceintes connectées.
L’app autorise également la création d’un véritable planning de nettoyage et vous pouvez lui demander de se lancer dès que vous quittez votre habitation.
Enfin, la zone Historique donne une vision d’ensemble des cycles jour par jour et vous informe de la surface traitée. Tout en bas de la page, en passant par Paramètres du robot, vous pouvez, en appuyant sur la ligne Préférences de nettoyage, accéder aux deux seules options disponibles :
Si vous cliquez sur les détails d’un cycle d’aspiration, l’app crée une carte virtuelle. Mais elle est beaucoup moins précise que celle éditée par un i7+. Pour terminer, si vous avez un robot BraavaJet (nettoyage du sol), vous pouvez commander un cycle pour laver le sol après le passage du i3+.
Alors que, pour le Roborock S6 MaxV ou le Roomba i7+, l’application vous prévient quand il faut nettoyer ou changer des pièces, ce n’est pas le cas du i3+. Ainsi, le filtre du bac à poussière doit être changé tous les 60 jours environ. Pensez d’ailleurs à programmer un rappel dans votre agenda. Idem sur les brosses centrales qui se nettoient facilement à l’eau et se changent environ tous les 6 mois si vous avez un usage quotidien du robot.
N’hésitez pas à le faire avant, si vous constatez que les reliefs en caoutchouc des brosses sont altérés. Notez que, pour changer ces pièces, l’opération est très simple et un détrompeur sur chaque brosse évite toute erreur.
Quant à la Clean Base, sur son dessus se situe une trappe pour accéder au sac qui stocke les poussières et résidus aspirés par l’aspirateur-robot. Il est très facile à retirer et, en tirant dessus, une trappe intégrée au sac va automatiquement se placer et éviter de voir les poussières s’envoler dans tous les sens. Si vous êtes allergique ou simplement sensible à la poussière, ceci est un excellent point. Toute personne ayant vidé un bac à poussière de robot aspirateur sait qu’il y a toujours des éléments qui s’échappent et que vous risquez de respirer par accident. Cette base est une véritable valeur ajoutée, mais peut-être pas pour tous les utilisateurs.
28/03/2021 06:00 PM
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